Abidjan, 30 juin 2020 (AIP) – Pour faire face à l’échec ou l’abandon scolaire de nombreux jeunes, sans qualification et sans emploi et en voie de basculement dans les addictions (alcool, drogue, prostitution…), le gouvernement ivoirien a réactivé le Service civique et l’a doté d’une structure spécifique qu’est l’Office du service civique national (OSCN) en vue de contribuer à leur resocialisation, leur formation à un métier et leur accès à un emploi.
A cet effet, des fermes écoles ont été créés avec l’appui du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) à travers un financement de l’Union Européenne dans les villes de Sassandra, San pédro et Soubré en vue d’accueillir les jeunes formés en agropastorale au sein du Centre de service civique (CSC) de Guédikpo (Sassandra), région du Gboklè pour leur stage et perfectionnement.
« Le stage se passe bien. On a reçu 1050 têtes qu’on est en train d’élever avec mes devanciers de la première cohorte. Le Service civique m’a apporté une formation qualifiante en agropastorale. Avant je ne savais pas faire le devis d’une bande de poulet. Aujourd’hui je peux faire le devis de la ferme d’une bande du début jusqu’aux 45 eme jours. Je compte après mon stage faire de ma formation une petite et moyenne entreprise afin de subvenir à mes besoins et prendre ma famille en charge», ambitionne le stagiaire Gbalé Olivier, 25 ans qui fait partie de la deuxième cohorte formée à Guédikpo.
Le jeune Gbalé exhorte ses camarades qui sont allés à l’école et qui n’ont pas eu la chance de réussir dans les études de saisir la seconde chance du service civique.
Formé en civisme et en agropastorale sur le même centre de service civique de Sassandra, Soumahoro Adama est l’un des produits de ces fermes écoles.
«Après ma formation de neuf mois au centre j’ai fait un stage de trois mois dans la ferme école. J’ai été appelé pour travailler dans une entreprise à Abidjan qui vend les poulets. J’ai fait une formation de deux semaines au sein de l’entreprise pour apprendre tout ce qui est technique de découpe de poulet», confie le jeune Soumahoro âgé de 19 ans.
« Soum » de son surnom a été coopté dans un point de vente installé dans le cadre du centre de service civique pour former les stagiaires. « Ici dans l’agence on a le matériel pour déplumer et découper. On vend en fonction du client. Il y a les cuisses, les ailes, ou le poulet entier, ce que le client demande», souligne-t-il.
Selon la coordonnatrice du projet, Inès Tcha Kouakou, le dispositif des fermes écoles permet aux stagiaires en perfectionnement d’accompagner les plus récentes promotions dans leur stage et de gérer de bout en bout la ferme sous l’encadrement de l’Agence nationale pour le développement rural (ANADER).
Lors de ses missions terrains et échanges avec les jeunes en agropastorale formés sur les CSC, Mme Kouakou a pu juger de la compétence des jeunes en charge des fermes écoles qui augure de la qualité de six mois de formation et de la période de stage de trois mois.
«En vue de leur insertion, les jeunes en perfectionnement reçoivent après la gestion de trois bande de poulet, des mages bénéficiaires leur permettant de s’installer à leur propre compte dans le domaine de l’agropastorale ou tout autre domaine. Ils sont embauchés au sein de l’agence de commercialisation des poulets des différentes fermes dans la ville de San Pedro et qui absorbe par mois 2 000 à 3000 poulets », fait-elle savoir.
La troisième cohorte du centre de service civique a fait son entrée le 18 juin 2020 grâce à l’Etat de Côte d’Ivoire avec un financement de la coopération italienne à travers l’UNICEF, 125 jeunes constitueront cette troisième vague au compte du centre de service civique de Sassandra.
Des critères pour être admis dans ces centres de service civique
Les adolescents et jeunes de 16 à 26 ans vulnérables (déscolarisés ou non scolarisés, analphabètes, sans qualification, sans métier et en voie de marginalisation sont admis dans ces centres de service civique que l’on retrouve à Bimbresso dans la banlieue Abidjanaise, à Guedikpo dans la ville de Sassandra et bientôt à Bouaké et Boundiali.
Une rencontre de la coordonnatrice du projet Mme Kouakou avec les pensionnaires du CSC de Sassandra
A Sassandra, sur la première cohorte de 130 jeunes formés 70,76 % ont été mis en stage et 36,92 % ont été insérés. Sur la deuxième cohorte de 137 jeunes formés, 85,98 % ont bénéficié d’une mise en stage et 79,43 % d’une insertion emploi.
Sur les deux précédentes cohortes d’un nombre total de 267 jeunes 69 jeunes ont été formés en agropastorale, la seconde partie a été formée dans les métiers tels que le froid climatisation, la construction métallique, la mécanique-l’électricité auto et maçonnerie.
Selon le directeur général de l’Office du service civique national (OSCN), Touré Mamadou, en plus de l’insertion socio-professionnelle son département a pour mission de renforcer l’engagement citoyen des jeunes et la solidarité des organisations de la société civile et des populations plus résilientes, à travers le volontariat et le bénévolat à l’endroit des plus faibles de la société.
Sous la coupole du Secrétariat d’Etat chargé du service civique dirigé par Siaka Ouattara, l’OSCN a également pour mission de renforcer le leadership des jeunes, leur connaissance de nos us et de nos coutumes et de ceux d’ailleurs et nous devons améliorer leur mobilité et leur connaissance des différentes contrées du pays et de la région.
(AIP)
Par Simon Benjamin Bassolé
bsb/kam